DHAMMACAKKAPPAVATTANA
SUTTA
Premier
Satsang de sri Gautama après son éveil
A une certaine occasion,
le bouddha Gautama séjourna dans le parc aux Daims, à Isipatana,
près de Varanasi (Bénarès).
Là, il s'adressa aux cinq moines qui étaient ses anciens
compagnons*, il leur dit :
*
Ses anciens compagnons : Gautama, du clan des Sakyas, était un
disciple de Mahâvîra, un éveillé, vingt-quatrième tirthankara
(fabricant de gué ou maître-parfait) jaïn. Gautama, était donc
jaïn et les cinq moines auxquels il s'adresse, dans ce premier
enseignement d'éveillé (satsang), sont des moines jaïns.
« Mes frères, il
existe deux extrêmes qui doivent être évités par ceux qui, comme
vous, ont renoncé à la vie dans le monde. Quels sont ces deux
extrêmes ? S'adonner aux plaisirs
des sens, ce qui est bas, vulgaire, commun, indigne et engendre de
mauvaises conséquences et s'adonner à l’auto-mortification, ce
qui est douloureux, répréhensible et qui a des effets négatifs.
En évitant ces deux
extrêmes, le chercheur découvre La
Voie (du milieu) qui apporte la compréhension juste
des choses, La connaissance*
qui conduit à la paix,
à l'éveil et à la Libération.
*
La Connaissance non-apprise.
Quelle est cette Voie (du
milieu) qui apparaît au chercheur et qui lui apporte la
compréhension juste des choses, La connaissance qui conduit à la
paix, à l'éveil et à la Libération ? C’est le « Noble
Octuple Sentier », à savoir : la vision-juste des choses,
la détermination-juste, la parole-juste, l'action-juste, les moyens
d'existence-justes, l'effort-juste, l'attention-juste et la
concentration-juste. Telle est La Voie (du milieu) qui
apparaît au chercheur.
Voici, mes frères, la
première « Noble Vérité de la
souffrance » : la naissance est souffrance, la
vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est
souffrance ; être uni à ce que l'on n'aime pas est souffrance,
être séparé de ce que l'on aime est souffrance, ne pas obtenir ce
que l'on désire est souffrance. En résumé l'attachement
est souffrance.
Voici, mes frères, la
deuxième « Noble Vérité de la souffrance » : le
moteur de la souffrance est la confusion
et ses conséquences, l'attachement, la concupiscence, la
vanité, la nescience (ignorance de la connaissance-vraie)
qui sont à l’origine des incessantes renaissances. Ce moteur de la
souffrance s’accompagne de la passion, de la soif des plaisirs des
sens, de la soif de l'existence et de la soif de l'extase*.
* Extase ou
« Nibbāna », cessation des phénomènes physiques et
mentaux (nirvikalpa-samadhi, en sanskrit, ou
extase).C'est l'équivalent, pour un
chrétien, d'un croyant qui chercherait les plaisirs du monde, de
l'argent et en même temps, la sainteté, ce qui est un signe évident
de confusion.
Voici, mes frères, la
troisième « Noble Vérité de la souffrance » : le
moteur de la cessation de la souffrance : c'est la diminution,
puis la cessation complète de cette « soif ». C’est
abandonner, renoncer et se libérer définitivement de cette
« soif »*.
* Ici
l'éveillé parle à des moines, qui ont prononcé des vœux, pas à
des « laïcs ». La pratique de La Voie s'adresse aussi
aux laïcs qui ont une vie sociale, professionnelle et familiale.
Évidemment que la réalisation spirituelle des laïques ne pourra
pas être semblable à celle des moines.
Voici, mes frères, la
quatrième « Noble Vérité de la souffrance » : le
moteur conduisant à la cessation de la souffrance : c'est La
Voie aux huit vertus qui inclut la vision-juste des choses
(discernement objectif), la détermination-juste, la
parole-juste, l'action-juste, les moyens d'existence-justes,
l'effort-juste, l'attention-juste et la concentration-juste*.
* Ici sont
décrites les vertus nécessaires à la posture-intérieure demandée
sur La Voie vers la Réalisation et la Libération. A ces huit vertus
il est bon d'ajouter la simplicité, l'humilité, la dévotion, le
détachement et la constance.
Ceci est « la Noble
Vérité de la souffrance. » Telle fut la révélation qui
m’est apparue. Telle furent la vision pénétrante, le
discernement, la connaissance (vraie), la lumière (intérieure) qui
sont apparus en moi*.
* Ces
« choses » sont apparues au bouddha par « Nibbāna »,
en sanskrit, pour les tenants du yoga-mystique, on dirait
« nirvikalpa-samadhi, porte de l'éveil. Dans la
lumière-intérieure, sri Gautama, sorti des phénomènes physiques
et mentaux, a vu sa conscience se fondre dans l'Unité. C'est grâce
à ça qu'il a eu cette « juste-vue », ce discernement
dont il parle.
Vous qui êtes sur La
Voie, il vous faut comprendre cette noble vérité de la souffrance.
Quand elle a été comprise, il vous faut comprendre les causes de la
souffrance. Quand elles ont été comprises, ces causes de la
souffrance, il faut s'en détacher. Quand vous en êtes détaché,
vient la cessation de la souffrance, cessation que vous devrez
constater par vous-même. Quand vous l'aurez constaté, vous devrez
continuer de pratiquer.
Mes frères, tant que
cette révélation, et la connaissance de cette noble vérité, ne
furent pas clarifiées en moi, dans toute leur pureté, je ne pouvais
pas me dire éveillé. Cependant, mes frères, lorsque cette
compréhension et cette connaissance furent clarifiées en moi dans
leur pureté, j'ai pu me dire éveillé (par moi-même*) à La
Connaissance et une certitude profonde a jailli en moi. Cette
Libération est inébranlable. Cette vie est la dernière. Il n'y
aura plus de renaissance. »
* La
précision que donne Gautama, « par moi-même » confirme
qu'il est un « samyaksambuddha » (bouddha pur et
parfait). Selon la terminologie bouddhiste. Ceci dit il n'empêche
que la sadhhana qu'il a observé, pour y arriver, a été celle que
son maître, Mahàvîra, lui a enseigné. Les techniques de
méditation, ; dont celle qui la conduit à l'éveil, lui ont
été enseignées.
Ainsi parla le bouddha
Shakyamuni. Les cinq moines, heureux, se réjouirent de ses
paroles. A partir de ce moment là, le bouddha Shakyamuni fut
le maître de ses anciens compagnons et il leur enseigna La Voie (du
milieu). Mahàvîra était mort à l'âge de 72 ans et ses anciens
disciples jaïns se trouvaient sans maître éveillé. Certains,
comme les cinq de ce sutta, ont suivi Gautama, après son éveil,
mais la majorité a suivi un nouveau maître jaïn, qui n'était pas
un éveillé.
La
vie de Mahàvîra semble avoir été la même que celle du bouddha
Gautama : sa jeunesse royale, comme prince Kshatriya,
dans la même région du nord de l'Inde que Gautama et a atteint la
moksha, comme Gautama. Gautama, le bouddha historique, était Jaïn,
pas bouddhiste ! Mais une fois qu'il est devenu un éveillé, il
a fondé sa propre « école » mystique et ce n'est
qu'après sa mort, que ses disciples sont devenus bouddhistes.
Gosala, le fondateur du
mouvement mystique Ajivika, a été élève de Mahàvîra, en même
temps que Gautama, mais a quitté ce maître car il n'était pas
suffisamment concentré sur la sadhana que l'enseignement de Mahàvîra
imposait.
Mahàsatipatthàna
Sutta
Grand
discours sur l'instauration de la méditation
Rappel : ces
écritures, comme toutes les écritures traitant de La Voie, ne sont
pas suffisantes. Elles ne sont pas des modes d'emploi qu'il suffirait
de lire pour reproduire l'expérience relatée et atteindre ce que le
bouddha gautama désignait par « la réalisation du propos de
la vie ». La Voie du bouddha, La Voie de Lao-Tseu, La Voie de
Krishna, La Voie de Jésus, La Voie de Patanjali nécessitait une
initiation pour y marcher, la Révélation de techniques de
méditation particulières non explicables par écrit. Cette
initiation est donnée par un maître spirituel authentique et
vivant. Ces écritures ne sont que la narration d'un parcours
spirituel de maîtres du passé. Elles sont juste un sujet
d'inspiration.
Table
des matières
Première
partie : le corps
A. La respiration
B. Les
postures
C. La pleine conscience (Sampajanna)
D. La
répugnance du corps
E. Les éléments matériels
F.
L'observation d'un charnier
Deuxième
partie : observation des sensations
Troisième
partie : observation de l'esprit
Quatrième
partie : observation des phénomènes mentaux
A. Les entraves
B. Les
accumulations (khandhas)
C. Les sphères des sens
D. Les
facteurs de l’Éveil
E. Les nobles vérités
1. La vérité
du mal-être
2. La Vérité de la Cause et de la cessation de la
Souffrance
3. La Vérité de La Voie
Les résultats de
l'établissement de l'attention
Introduction
Un jour, le Bouddha
séjournait parmi les Kurus*, à Kammàsadhamma, une de leurs villes.
En cette occasion, le fortuné s'adressa aux dévots de sa Sangha*.
* Cette
famille des Kurus est célèbre dans un autre livre spirituel :
la Bhagavad-Gîtâ.
* Sangha :
Communauté (ou ashram) où vivaient les moines suivant le Bouddha
(bhikkous) que j'ai nommé « dévots » dans cette version
pour simplifier. Les bhikkous avaient prononcé des vœux de
chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
Voici la voie parfaite
pour échapper aux ténèbres de l'ignorance, à la souffrance de
l'illusion. Voici La
voie parfaite pour marcher sur le sentier de la vérité et
pour la réalisation du propos de la vie, la Libération, par
l'Observance*.
* Des
pratiques de la voie parfaite ou Sadhàna.
Pour vous, dévots, voici
comment il vous faut être : un dévot est enthousiaste,
concentré, avec une intelligence pleine d'entendement, attentif au
corps subtil dans le corps grossier, ayant dépassé les désirs et
l'aversion de l'illusion. Cette posture s'exerce aussi vis à vis des
sensations et des fluctuations du mental.
Première
partie
Le corps
A/La
respiration
Comment un dévot, un
pratiquant médite
t-il sur le corps subtil dans le corps grossier ?
Un dévot, un pratiquant
doit trouver un endroit calme et isolé et s’asseoir les jambes
croisées, le corps droit et fixe, dans une posture confortable qu'il
peut garder longtemps. Il fixe alors son attention dans son masque*
et il inspire, puis expire. Il doit garder son attention parfaitement
fixée sur l'inspiration et sur l'expiration.
* Le masque
est l'ensemble nez-sinus où l'air passe et résonne.
Le méditant se concentre
sur son inspiration, pleinement conscient qu'il inspire, que l'air
pénètre son corps, emplissant ses poumons. Il se concentre sur son
expiration, pleinement conscient qu'il expire, que l'air quitte son
corps, vidant ses poumons.
Le méditant doit être
complètement attentif et avoir pleinement conscience de sa
respiration, qu'il inspire et expire longuement ou brièvement. Ainsi
il travaille à rester sur le souffle en toute conscience. Il reste
parfaitement immobile, jusqu'à ce que son corps et son esprit se
soient calmés.
Toutes les sensations,
les impressions, les phénomènes qui apparaissent et disparaissent
dans son corps sont perçues sans s'y arrêter, en gardant son
attention attachée au souffle et non identifié au corps jusqu'à ce
qu'il considère le corps dans sa vraie nature, sans attachements.
Percevant le corps tout entier il inspire et il expire, en restant
concentré sur le souffle, ainsi médite-t-il.
Ainsi le méditant se
concentre sur le corps subtil, de l'intérieur ou de l'extérieur ou
encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans le corps
grossier comme dans le corps subtil, les sensations, les impressions,
les phénomènes qui viennent et qui s'en vont ou les deux à la
fois. Maintenant sa méditation est établie, le constat :
« Voici le corps ! » est fait sans autre pensée.
De cette façon le
méditant demeure détaché du monde, voici comment il perçoit le
corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa
concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la
conscience.
Cette
description de la méditation sur le souffle est loin du pranayama
tel qu'enseigné aujourd'hui. La technique du Saint-Nom de La Voie
est telle que celle décrite ici,à un détail prés, un détail
essentiel que le Bouddha n'expliquait pas en publique mais seul à
seul avec celui, celle qu'il initiait. C'est ainsi encore
aujourd'hui.
B/Les
postures
Le pratiquant fait tout
en conscience ; qu'il marche, qu'il se tienne debout ou assis ou
couché, quelle que soit la position dans laquelle il dispose son
corps, il en a pleinement conscience.
Ainsi appréhende-t-il le
corps subtil dans le corps grossier, sa Conscience étant à
l'intérieur ou à l'extérieur du corps ou encore les deux en même
temps. Ainsi, il perçoit les phénomènes corporels qui apparaissent
et disparaissent ou les deux à la fois. Maintenant sa conscience est
établie. Le constat : « Voici le corps ! » est
fait sans autre pensée.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
C/La pleine
conscience (Sampajanna)
Le dévot, le pratiquant
est pleinement conscient quoi qu'il fasse ; lorsqu’il va ou
qu'il vient, qu’il pose le regard ou le détourne, lorsqu’il se
penche ou s’étire, lorsqu’il porte ses robes ou son bol,
lorsqu'il est en train de manger, de boire, de mâcher ou de
savourer, lorsqu’il répond aux besoins naturels, qu’il soit en
train de marcher, qu’il soit debout, assis, en train de parler ou
silencieux, il le fait en toute conscience.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
D/La
répugnance du corps
Un dévot, un pratiquant
réfléchit à propos de ce corps recouvert d’une peau et rempli
d’impuretés de toutes sortes, en partant de la plante des pieds
jusqu'au sommet du crane et du sommet du crane jusqu'à la plante des
pieds et il pense : « Dans ce corps, il y a des
cheveux, des poils, des ongles, des dents, une peau, de la chair, des
tendons, des os, de la moelle, des reins, un cœur, un foie, des
poumons, des intestins, le mésentère, l’estomac et son contenu,
des fèces, de la bile, de la flegme, du pus, du sang, de la graisse,
des larmes, du gras, de la salive, du mucus nasal, du fluide synovial
et de l’urine. »
Le dévot, le pratiquant
considère le corps comme s’il s'agissait d'un sac à deux
ouvertures, plein de différents types de graines et de haricots,
telles que des grains de riz brut, des haricots mung, des haricots
blancs, du sésame et du riz décortiqué, et qu’après avoir
ouvert ce sac, il examinerait d'une vue perçante son contenu en
disant : « Voici un grain de blé brut; ceci est un
haricot mung; voici un haricot blanc; ceci est une graine de sésame;
voici du riz décortiqué. » Sans sentiment particulier,
comme on considère un objet.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
E/Les
éléments matériels
Un dévot, un pratiquant
réfléchit sur ce corps, quelle que soit la manière dont il est
placé ou disposé, en le considérant par rapport aux
caractéristiques de chaque élément qui le constitue : « Dans
ce corps, il y a l’élément Terre, il y a l’élément Eau, il y
a l’élément Feu, et il y a l’élément Air. »
De la même manière
qu’un habile abatteur de vaches, ou son apprenti, ayant abattu une
vache et l’ayant divisée en parties, se tiendrait assis à la
jonction de quatre routes; de cette même manière, un dévot, un
pratiquant réfléchit sur son corps.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
F/L'observation
d'un charnier
Lorsqu’un dévot, un
pratiquant voit un cadavre dans un charnier, dévoré par les
corbeaux, les vautours, les faucons, les hérons, les chiens, les
tigres, les léopards, les chacals, dévoré par toutes sortes de
créatures, considérant son propre corps, il pense : « En
effet, ce corps est de la même nature, il deviendra comme cela et ne
peut y échapper. » De cette façon le dévot, le
pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
Deuxième
partie
Observation
des sensations
Comment un dévot, un
aspirant observe-t-il les sensations grossières et subtiles ?
Lorsqu’il ressent une
sensation agréable ou désagréable, ou les deux à la fois, que
cette sensation soit ni agréable ni désagréable, qu'il s'y attache
ou non, le dévot, le pratiquant en a pleinement conscience.
Ainsi il perçoit les
sensations grossières comme subtiles, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit
les sensations, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou
les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les
sensations ! »
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
Troisième
partie
Observation
de l'esprit
Un dévot, un pratiquant
comprend objectivement l'esprit des gens, sans interprétation ni
sentiments particuliers. Que ce soit esprit en proie à l’avidité
ou libéré de l’avidité, un esprit en proie à l’aversion ou
libéré de l’aversion, un esprit en proie à l'illusion ou libéré
de l'illusion, un esprit calme, un esprit dispersé, un esprit élevé
ou non élevé, un esprit surpassable ou insurpassable, un esprit
absorbé dans la béatitude, un esprit éparpillé, un esprit libéré
ou non libéré, il les considèrent parfaitement pour ce qu'ils
sont.
Ainsi il perçoit
l'esprit apparent comme l'esprit subtil, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit,
dans l'esprit, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou
les deux à la fois. Maintenant il réalise
« Voici l'esprit ! »
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
Quatrième
partie
Observation
des phénomènes mentaux
A/Les
entraves
Un dévot, un pratiquant
observe les phénomènes mentaux selon les cinq entraves*.
* Le désir
sensoriel ; l'insatisfaction, la paresse et la torpeur,
l'agitation mentale et les remords et enfin le doute. (NB : on
parle ici de méditation, pas de la vie quotidienne hors méditation)
Un dévot, un pratiquant,
lorsque le désir sensuel est présent en lui, comme lorsqu'il est
absent, le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment le
désir sensuel, qui n’est pas encore apparu en lui, vient à
apparaître et comment il est éradiqué et n’apparaîtra plus dans
le futur. Il le comprend parfaitement.
Lorsque
l’aversion est présente ou absente en lui, il le comprend
parfaitement. Il comprend parfaitement comment l’aversion, qui
n’est pas encore apparue en lui, vient à apparaître et comment
elle est éradiquée et n’apparaîtra plus dans le futur. Il le
comprend parfaitement.
Lorsque la paresse et la
torpeur sont présentes ou absentes en lui, il le comprend
parfaitement. Il comprend parfaitement comment la paresse et la
torpeur, qui ne sont pas encore apparues en lui, viennent à
apparaître et comment elles sont éradiquées et n’apparaîtront
plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.
Lorsque l’agitation
mentale et les préoccupations sont présentes ou absente en lui, il
le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment
l’agitation mentale et les préoccupations, qui ne sont pas encore
apparues en lui, viennent à apparaître et comment elles sont
éradiquées et n’apparaîtront plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Un dévot, un pratiquant,
lorsque le doute est présent ou absent en lui, le comprend
parfaitement. Il comprend parfaitement comment le doute, qui n’est
pas encore apparu en lui, vient à apparaître et comment il est
éradiqué et n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Ainsi il constate les
phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit,
dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou
d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise :
« Voici les phénomènes mentaux ! »
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il
appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la Conscience.
B/Les
accumulations (Khandhas)
Un dévot, un pratiquant
perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport
avec les cinq accumulations d'attachements.
Un dévot, un pratiquant
comprend parfaitement : telle est la matérialité du corps,
telle est l’apparition de la forme et l’extinction de la Forme.
Telle est la sensation
ressentie, telle est l’apparition et l'extinction de la sensation.
Telle est la conscience qui perçoit, telle est l’apparition et
l'extinction de la perception.
Telles sont les
constructions mentales, telle est l’apparition et l'extinction des
constructions mentales. Telle est la conscience qui perçoit, telle
est l’apparition et l'extinction de la conscience.
Ainsi il perçoit les
phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit,
dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou
d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise :
« Voici les phénomènes mentaux ! » Ainsi, il
développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus
que la conscience.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un
dévot perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en
rapport avec les cinq accumulations.
C/Les
sphères des sens
Comment un dévot, un
pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux en rapport avec les
six sphères sensorielles internes et externes ?
Un dévot, un pratiquant
comprend l’œil, il comprend l’objet visible et la servitude qui
apparaît à cause d’eux. Il comprend comment la servitude, qui
n’est pas encore apparue, vient à apparaître et comment elle est
éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été
éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Il comprend les oreilles,
le son et la servitude qui apparaît à cause d'eux. Il comprend
comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à
apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est
éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été
éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Il comprend le nez,
les odeurs et la servitude qui apparaît à cause d’eux. Il
comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient
à apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est
éradiquée, comment cette servitude qui a maintenant été
éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Il comprend la langue, le
goût et la servitude qui apparaît à cause d’eux deux. Il
comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient
à apparaître et comment la servitude, qui est maintenant apparue,
est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été
éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Il comprend le corps, le
toucher et la servitude qui apparaît à cause d’eux. Il comprend
comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à
apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est
éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été
éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend
parfaitement.
Il comprend l’esprit,
les phénomènes mentaux et la servitude qui apparaît à cause d’eux
deux. Il comprend parfaitement comment la servitude, qui n’est pas
encore apparue, vient à apparaître, comment la servitude, qui est
maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude, qui a
maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il
le comprend parfaitement.
Ainsi il perçoit les
phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit,
dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou
d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise :
« Voici les phénomènes mentaux! » Ainsi, il développe
sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la
Conscience.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un
dévot perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en
rapport avec les six sphères des sens.
D/Les
facteurs de l'éveil
Comment un dévot, un
pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux en rapport avec
les sept facteurs de l'éveil ?
Un dévot, un pratiquant
a pleinement conscience lorsque le facteur attention est présent en
lui, comme lorsqu'il est absent. Il constate simplement que
l'attention est présente ou absente.
Un dévot, un pratiquant
quand l'attention, qui n'est pas encore apparue en lui, prend
conscience pleinement du moment où cette attention apparaît. Quand
cette attention apparue se développe, le dévot en a aussi
pleinement conscience.
Un dévot, un pratiquant
fait ce même constat pour les sept facteurs d'éveil :
l'observation, la constance, ravissement, sérénité, concentration
, équanimité. Un dévot, un pratiquant a pleinement conscience de
chacun de ces facteurs d'éveil qu'il soit présents en lui ou
absent. Il constate simplement sa présence ou son absence.
Un dévot, un pratiquant
quand un facteur, qui n'est pas encore apparu en lui, prend
conscience pleinement du moment où ce facteur apparaît. Quand ce
facteur apparu se développe, le dévot, le pratiquant en a aussi
pleinement conscience.
Ainsi il perçoit les
phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de
l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit,
dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou
d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise :
« Voici les phénomènes mentaux! » Ainsi, il développe
sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la
conscience.
De cette façon le dévot,
le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un
dévot, un pratiquant perçoit les phénomènes mentaux grossiers
comme subtils en rapport avec les facteurs de l'éveil.
E.
Les nobles vérités
Comment un dévot, un
pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux grossiers et subtils
en rapport avec les quatre nobles vérités ?
Un dévot, un pratiquant
a pleinement conscience, sans interprétation personnelle du mal-être
et de ses origines et de sa cessation comme de La Voie qui mène à
cette cessation.
1. La vérité
du mal-être
Qu'est-ce que la noble
vérité du mal-être ?
La naissance, la
vieillissement est mal-être, la maladie, la mort, le chagrin, la
lamentation, la douleur, la souffrance et la détresse sont mal-être,
l’association avec ce que l’on n’aime pas, la séparation
d’avec ce que l’on aime, ne pas obtenir ce que l’on désire est
mal-être ; en bref, les cinq accumulations d'attachements* sont
mal-être.
*Matière/ressenti/perception/concepts/mental
Qu'est-ce que la
naissance ? Lorsqu'il y a naissance, pour toutes les sortes
d'êtres, quelle que soit leur existence, leur conception, le moment
de leur naissance, leur devenir, la manifestation de ce qui les
constitue, l'acquisition de leurs facultés sensorielles, voici ce
qu'on appelle la naissance.
Qu'est ce que le
vieillissement ? Il y a vieillissement, pour tous les êtres,
quelle que soit leur existence, lorsqu'ils deviennent frêles et
décrépits, qu'ils perdent leurs dents, qu'ils deviennent gris et
ridés, que leur temps de vie diminue, que leurs facultés
sensorielles diminuent, voici ce qu'on appelle le vieillissement.
Qu'est-ce que la mort ?
Lorsqu'il y a disparition et trépas, pour tous les êtres, quelle
que soit leur existence, leur désintégration, leur disparition,
leur mort, la plénitude de leur temps de vie, la dissolution de tout
ce qui les a constitué, la dissociation du corps, la destruction de
leur vitalité, voici ce qu'on appelle la mort.
Qu'est-ce que le
chagrin ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes sortes
de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel état
d'esprit douloureux, par le chagrin, les pleurs, l'affliction
intérieure, voici ce qu'on appelle chagrin.
Qu'est-ce que la
lamentation ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes
sortes de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel
état d'esprit douloureux, par les hurlements et les pleurs, par des
sanglots, des hurlements profonds, voici ce qu'on appelle la
lamentation.
Qu'est-ce que la
douleur ? Lorsqu'il y a quelque sorte de douleur physique,
quelque sorte de déplaisance physique, ou quelque sorte de sensation
douloureuse ou déplaisante à la suite d'un contact physique, voici
ce qu'on appelle la douleur.
Qu'est-ce que la
souffrance ? Lorsqu'il y a quelque sorte de douleur mentale,
quelque sorte de déplaisance mentale, ou quelque sorte de sensation
douloureuse ou déplaisante à la suite d'un contact mental, voici ce
qu'on appelle la souffrance.
Qu'est-ce que la
détresse ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes
sortes de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel
état d'esprit douloureux, par les tribulations, par la détresse,
par l'affliction avec détresse, par l'affliction avec profonde
détresse, voici ce qu'on appelle la détresse.
Qu'est-ce que le mal-être
du à l'association à ce que l'on n'aime pas ? Lorsqu'on trouve
des objets de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher,
ou de l'esprit déplaisants, désagréables ou repoussants, ou
lorsqu'on trouve qu'il y a des personnes souhaitant son malheur, sa
ruine, des difficultés, ou son insécurité ; si on rencontre,
on entre en contact ou on se trouve associé avec elles, voici ce
qu'on appelle le mal-être du à l'association avec ce que l'on
n'aime pas.
Qu'est-ce que le mal-être
du à la séparation d'avec ce que l'on aime ? Lorsqu'on trouve
des objets de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher,
ou de l'esprit plaisants, agréables ou attirants, ou lorsqu'on
trouve qu'il y a des personnes souhaitant son bonheur, sa prospérité,
son confort ou sa sécurité, comme mère et père, frère et sœur,
amis et collègues ou proches ; si on est dissocié, on ne
rencontre pas, on n'entre pas en contact ou on ne se trouve pas
associé avec elles, voici, ce qu'on appelle le mal-être du à la
séparation d'avec ce ce que l'on aime.
Qu'est-ce que le mal-être
de ne pas obtenir ce que l'on désire ? Chez les êtres qui sont
soumis à la naissance, le désir apparaît : « Oh,
vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la naissance ! Oh,
vraiment, qu'il n'y ait plus de naissance pour nous ! »
Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir et ne pas obtenir ce
que l'on veut est mal-être.
Chez les êtres qui sont
soumis à la vieillesse, le désir apparaît : « Oh,
vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la vieillesse ! Oh,
vraiment, qu'il n'y ait plus de vieillesse pour nous ! »
Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas
obtenir ce que l'on veut est mal-être.
Chez les êtres qui sont
soumis à la maladie, le désir apparaît : « Oh,
vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la maladie ! Oh,
vraiment, qu'il n'y ait plus de maladie pour nous ! »
Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas
obtenir ce que l'on veut est mal-être.
Chez les êtres qui sont
soumis à la mort, le désir apparaît : « Oh,
vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la mort ! Oh,
vraiment, qu'il n'y ait plus de mort pour nous ! »
Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas
obtenir ce que l'on veut est mal-être.
Chez les êtres qui sont
soumis au chagrin, à la lamentation, à la douleur, à la souffrance
ou à la détresse, le désir apparaît : « Oh,
vraiment, que nous ne soyons pas soumis au chagrin, à la
lamentation, à la douleur, à la souffrance ou à la détresse !
Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de chagrin, de lamentation, de
douleur, de souffrance ou de détresse ! » Mais ceci
ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas obtenir ce
que l'on veut est mal-être.
Comment, en bref, les
cinq accumulations d'attachements sont-ils souffrance ?
L'attachement à la matière, aux perceptions, aux concepts, au
mental est mal-être. Ceci, en bref, est appelé souffrance due aux
cinq accumulations d'attachements.
Ceci est la Noble Vérité
de la Souffrance.
Je veux vous redire
que Bouddha s'adressait aux dévots qui vivaient dans des communautés
de moines ayant prononcé des vœux de chasteté, de pauvreté et
d'obéissance. Les préceptes qui leur sont adressés ne sont pas
tous adressés aux laïques vivant normalement dans le monde.
2. La vérité
de la cause et de la cessation de la souffrance
Qu'est-ce que la noble
vérité de la cause de la souffrance ?
C'est le désir qui
apparaît encore et encore, qui est profondément liée au plaisir et
qui trouve de la satisfaction ici et là. C'est-à-dire, le désir
des plaisirs sensuels, le désir de renaître de façon répétée et
le désir de la Libération. Mais où le désir apparaît-il et où
s'établit-il ?
Partout où il y a dans
le monde quelque chose d'attirant et d'agréable le désir apparaît
et s'établit.
Mais qu'est-ce qui, dans
le monde, est attirant et agréable ? Voir le monde, entendre
les sons du monde, sentir ses parfums, ses odeurs, le goût des
choses, le corps tout entier et l'esprit, l'intelligence sont
attirants et agréables et là le désir apparaît et s'établit.
Les formes visibles du
monde, les sons du monde, les parfums et les odeurs du monde, ses
goûts, les sensations du corps et ce que l'esprit, l'intelligence
produisent, tout cela est attirant et agréable ; là, le désir
apparaît et s'établit et doit être repoussé*.
* Durant la
méditation.
La conscience du regard,
de ce que l'on entend, de ce que l'on sent, de ce que l'on goûte, la
conscience du corps tout entier et la conscience mentale, tout cela
est attirant et agréable ; là, le désir apparaît et
s'établit et doit être repoussé.
Ce que l'on ressent quand
on voit, que l'on entend, que l'on sent, que l'on goûte est attirant
et agréable, Les sensations apparaissant lors des contacts
corporels, comme celles que suscitent les rencontres mentales, tout
ceci est attirant et agréable ; là, le désir apparaît et
s'établit et doit être repoussé.
La perception des formes
visibles, matérielles, celle des sons, des odeurs, des goûts, des
sensations corporelles et des contenus de l'esprit est attirante et
agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être
repoussé.
La réaction mentale aux
formes visibles, aux sons, aux odeurs, aux goûts, aux sensations
corporelles et aux contenus de l'esprit est attirante et agréable ;
là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé.
L'appétence pour les
formes visibles, pour les sons, les odeurs, les goûts, les
sensations corporelles et pour les contenus de l'esprit est attirante
et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit, il doit
être éradiqué et anéanti et doit être repoussé.
La formation de pensées
à propos des formes visibles, des sons,des odeurs, des goûts, des
sensations corporelles et des contenus de l'esprit est attirante et
agréable ; là, le désir apparaît et s'établit. L'attention
portée à ces pensées est attirante et agréable, là, le désir
apparaît et s'établit, il doit être repoussé.
Pour s'unir à l'absolu,
dans la méditation, il faut l'extinction complète et la cessation
du désir, son abandon, la libération du désir, ne lui laissant
plus aucune place.
Ceci est la Noble Vérité
de la Cessation de la Souffrance.
3. La
Vérité de La Voie
Qu'est-ce que la Vérité
de La Voie menant à la cessation de la souffrance ? C'est
l'Octuple Noble Voie, c'est-à-dire : compréhension juste,
pensée juste, parole juste, action juste, moyens de subsistance
justes, effort juste, attention juste et concentration juste.
La compréhension juste
c'est la connaissance de la souffrance, des causes de la souffrance,
de la cessation de la souffrance, de La Voie menant à la cessation
du mal-être. Ceci est appelé la compréhension juste.
La pensée juste sont les
pensées de renonciation, les pensées qui sont libres de l'aversion
et de la violence. Ceci est appelé la pensée juste.
La parole juste c'est de
s'abstenir de mentir, de calomnier, de médire, de parler durement et
s'abstenir des conversations frivoles. Ceci est appelé la parole
juste.
L'action juste c'est
s'abstenir de tuer, de s'emparer de ce qui ne nous a pas été donné
et de la mauvaise conduite sexuelle. Ceci est appelé l'action juste.
Qu'est-ce que les moyens
de subsistance justes ? En cela, un dévot, comme vous l'êtes*,
ayant abandonné les mauvais moyens de subsistance, gagne sa vie par
des moyens justes. Ceci est appelé les moyens de subsistance justes.
* N'oubliez
pas que Bouddha s'adressait aux bhikkous qui étaient des moines.
Qu'est-ce que l'effort
juste ? En cela, chers dévots, vous devez avoir la volonté
d'empêcher l'apparition des états d'esprit malsains qui ne sont pas
encore apparus, et pour cela il faut un effort résolu, stimuler
votre énergie, y appliquer votre esprit et vous y efforcer.
Un dévot, comme vous
l'êtes, génère la volonté d'éradiquer les états d'esprit
malsains ayant fait surface en lui, et pour cela il fait un effort
résolu, il stimule son énergie, y applique son esprit et s'y
efforce.
Il génère la volonté
de développer les états d'esprits sains qui ne sont pas encore
apparus en lui, et pour cela il fait un effort résolu, il stimule
son énergie, y applique son esprit et s'y efforce.
Il génère la volonté
de maintenir les états d'esprit sains ayant fait surface en lui,
pour ne pas les laisser disparaître, pour les multiplier, les mener
à leur pleine maturité et leur plein développement, et pour cela
il fait un effort résolu, il stimule son énergie, y applique son
esprit et s'y efforce. Ceci est appelé l'effort juste.
Qu'est-ce que l'attention
juste ? Un dévot demeure ardent, attentif et pleinement
conscient de son impermanence, observant le corps subtil dans le
corps grossier, ayant éliminé désir et aversion vis-à-vis du
monde.
Le dévot demeure ardent,
attentif et pleinement conscient de son impermanence, percevant les
sensations grossières et subtiles, ayant éliminé désir et
aversion vis-à-vis du monde.
Il demeure ardent,
attentif et conscient de son impermanence aussi en discernant
l'esprit subtil dans
l'esprit grossier, comme leurs contenus, ayant éliminé désir et
aversion vis-à-vis du monde. Ceci est appelé l'attention juste.
Qu'est-ce que la
concentration juste ? Un dévot relativement détaché de la
sensualité, des états mentaux malsains, entre et demeure dans le
premier Dhyàna, la méditation profonde, qui est accompagné de
satisfaction, d'exaltation et de la persistance de la pensée*.
*vitakka-vicāra
Avec l'apaisement de la
persistance de la pensée, le dévot entre et demeure dans la seconde
étape de la méditation profonde, qui est accompagnée de
tranquillité intérieure, de plaisir, de bonheur et de béatitude
engendrés par la concentration, ainsi que par l'unité de
l'attention. Il est alors délivré des pensées.
Avec l'atténuation de
l'exaltation, demeurant équanime, attentif et pleinement conscient
de son impermanence, ressentant le bonheur dans tout le corps, le
dévot entre et demeure dans la troisième étape de la méditation
profonde dont les êtres élevés déclarent : « l'équanimité
de l'esprit mène à la sérénité ».
Avec l'abandon du plaisir
et de la douleur, après la disparition préalable de la joie et de
la tristesse, le dévot entre et demeure dans la quatrième étape de
la méditation profonde qui est accompagnée d'une attention
parfaite. Ceci est appelé la concentration juste.
Ceci est la Noble Vérité
de La Voie menant à la cessation de la souffrance.
Ainsi le dévot demeure
en observant les phénomènes mentaux subtils et grossiers ou il
demeure observant les contenus de l’esprit dans les phénomènes
mentaux extérieurement, ou à la fois intérieurement et
extérieurement.
Ainsi, il demeure en
observant le phénomène d’apparition et d'extinction dans les
phénomènes mentaux subtils et grossiers, intérieurement et
extérieurement. Maintenant sa méditation est établie : "Voici
les phénomènes mentaux !"
Ainsi, il développe son
attention à un tel degré qu’il ne reste plus qu’une simple
compréhension accompagnée d'une simple attention. De cette façon
le dévot demeure détaché du monde, voici la manière dont un dévot
perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport
avec les quatre nobles vérités.
4. Les
résultats de l'établissement de l'attention
En vérité quiconque
pratique ce quadruple établissement de l'attention de cette manière
pendant sept ans, peut s'attendre à l'un des deux résultats
suivants : dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si
un substrat d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.
Laissez donc tomber les
sept ans, dévots et pratiquants ! Quiconque pratique ce
quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant six
ans, peut s'attendre à l'un des deux résultats suivants : dans
cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat
d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.
Laissez tomber les six
ans, laissez tomber les cinq ans, laissez tomber les quatre ans,
laissez tomber les trois ans, laissez tomber les deux ans, laissez
tomber l'année, dévots et pratiquants. Quiconque pratique ce
quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant
sept mois, peut s'attendre à l'un des deux résultats suivants :
dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat
d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.
Laissez tomber les sept
mois, dévots et pratiquants, laissez tomber les six mois, laissez
tomber les cinq mois, laissez tomber les quatre mois, laissez tomber
les trois mois, laissez tomber les deux mois, laissez tomber un mois.
Quiconque pratique pendant un demi-mois... Laissez tomber le
demi-mois, dévots et pratiquants : quiconque pratique ce
quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant
sept jours, peut s'attendre à un des deux résultats suivants :
dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat
d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.
C'est pour cette raison
qu'il a été dit que le seul et unique moyen pour la purification
des êtres, pour vaincre la peine et les lamentations, pour mettre
fin au mal-être et à la douleur, pour marcher sur La Voie de la
vérité, pour la Réalisation, c'est le quadruple établissement de
l’attention.
Ainsi parla l’Éveillé.
Les dévots accueillirent les mots de l’Éveillé avec bonheur.