mardi 14 février 2023

Le-the Dhammapada

 

English below. Le Dhammapada est un recueil des paroles les plus courtes, tout en restant évocatrices du message attribué au bouddha Sakyamuni. Poétique, l’original pāli est déjà déformé par les traductions, car le bouddha ne parlait pas cette langue. Pour autant, il est possible de comprendre l’essence du message en observant le sens général de ces versets.

 

 



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Le Dhammapada est un recueil de versets (pàda) faisant partie d'une collection de textes : « Khuddaka Nikāya » (petits textes), cinquième et dernière partie du « Sutta Pitaka », le second des trois ensembles d'écritures (corbeilles) du Canon Pali « Tipitaka », sur lequel se base le courant « Theravada », principal courant du bouddhisme. Le Dhammapada est formé de 423 versets classés en chapitres. Ces versets sont censés être la transcription fidèle des paroles du Bouddha historique, Sri Gautama, du clan des Sakyas qui aurait vécu entre le sixième et le cinquième siècle avant notre ère. L'auteur de cette version du Dhammapada pratique le dharma du Bouddha depuis 1975, date de son initiation à cette connaissance, en Inde.


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The Dhammapada is a collection of verses (pàda) from a collection of texts : « Khuddaka Nikàya » (small texts), fifth and last part of the « Sutta Pitaka », the second of the three sets of writings (baskets) of the Canon Pali « Tipitaka », the «Theravada», main stream of Buddhism. The Dhammapada consists of 423 verses classified into chapters. These verses are supposed to be the faithful transcription of the words of the historical Buddha, Sri Gautama, of the Sakya clan who lived between the sixth and fifth centuries BCE.The author of this version of the Dhammapada has been observing the Buddha’s Dharma since 1975, when he was introduced to this knowledge in India.





dimanche 15 avril 2018

Paroles du bouddha Gautama




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DHAMMACAKKAPPAVATTANA SUTTA


Premier Satsang de sri Gautama après son éveil





A une certaine occasion, le bouddha Gautama séjourna dans le parc aux Daims, à Isipatana, près de Varanasi (Bénarès). Là, il s'adressa aux cinq moines qui étaient ses anciens compagnons*, il leur dit :


* Ses anciens compagnons : Gautama, du clan des Sakyas, était un disciple de Mahâvîra, un éveillé, vingt-quatrième tirthankara (fabricant de gué ou maître-parfait) jaïn. Gautama, était donc jaïn et les cinq moines auxquels il s'adresse, dans ce premier enseignement d'éveillé (satsang), sont des moines jaïns.



« Mes frères, il existe deux extrêmes qui doivent être évités par ceux qui, comme vous, ont renoncé à la vie dans le monde. Quels sont ces deux extrêmes ? S'adonner aux plaisirs des sens, ce qui est bas, vulgaire, commun, indigne et engendre de mauvaises conséquences et s'adonner à l’auto-mortification, ce qui est douloureux, répréhensible et qui a des effets négatifs.



En évitant ces deux extrêmes, le chercheur découvre La Voie (du milieu) qui apporte la compréhension juste des choses, La connaissance* qui conduit à la paix, à l'éveil et à la Libération.


* La Connaissance non-apprise.



Quelle est cette Voie (du milieu) qui apparaît au chercheur et qui lui apporte la compréhension juste des choses, La connaissance qui conduit à la paix, à l'éveil et à la Libération ? C’est le « Noble Octuple Sentier », à savoir : la vision-juste des choses, la détermination-juste, la parole-juste, l'action-juste, les moyens d'existence-justes, l'effort-juste, l'attention-juste et la concentration-juste. Telle est La Voie (du milieu) qui apparaît au chercheur.

Voici, mes frères, la première «  Noble Vérité de la souffrance » : la naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance ; être uni à ce que l'on n'aime pas est souffrance, être séparé de ce que l'on aime est souffrance, ne pas obtenir ce que l'on désire est souffrance. En résumé l'attachement est souffrance.



Voici, mes frères, la deuxième « Noble Vérité de la souffrance » : le moteur de la souffrance est la confusion et ses conséquences, l'attachement, la concupiscence, la vanité, la nescience (ignorance de la connaissance-vraie) qui sont à l’origine des incessantes renaissances. Ce moteur de la souffrance s’accompagne de la passion, de la soif des plaisirs des sens, de la soif de l'existence et de la soif de l'extase*.


* Extase ou « Nibbāna », cessation des phénomènes physiques et mentaux (nirvikalpa-samadhi, en sanskrit, ou extase).C'est l'équivalent, pour un chrétien, d'un croyant qui chercherait les plaisirs du monde, de l'argent et en même temps, la sainteté, ce qui est un signe évident de confusion.



Voici, mes frères, la troisième « Noble Vérité de la souffrance » : le moteur de la cessation de la souffrance : c'est la diminution, puis la cessation complète de cette « soif ». C’est abandonner, renoncer et se libérer définitivement de cette « soif »*.


* Ici l'éveillé parle à des moines, qui ont prononcé des vœux, pas à des « laïcs ». La pratique de La Voie s'adresse aussi aux laïcs qui ont une vie sociale, professionnelle et familiale. Évidemment que la réalisation spirituelle des laïques ne pourra pas être semblable à celle des moines.



Voici, mes frères, la quatrième « Noble Vérité de la souffrance » : le moteur conduisant à la cessation de la souffrance : c'est La Voie aux huit vertus qui inclut la vision-juste des choses (discernement objectif), la détermination-juste, la parole-juste, l'action-juste, les moyens d'existence-justes, l'effort-juste, l'attention-juste et la concentration-juste*.


* Ici sont décrites les vertus nécessaires à la posture-intérieure demandée sur La Voie vers la Réalisation et la Libération. A ces huit vertus il est bon d'ajouter la simplicité, l'humilité, la dévotion, le détachement et la constance.



Ceci est « la Noble Vérité de la souffrance. » Telle fut la révélation qui m’est apparue. Telle furent la vision pénétrante, le discernement, la connaissance (vraie), la lumière (intérieure) qui sont apparus en moi*.


* Ces « choses » sont apparues au bouddha par « Nibbāna », en sanskrit, pour les tenants du yoga-mystique, on dirait « nirvikalpa-samadhi, porte de l'éveil. Dans la lumière-intérieure, sri Gautama, sorti des phénomènes physiques et mentaux, a vu sa conscience se fondre dans l'Unité. C'est grâce à ça qu'il a eu cette « juste-vue », ce discernement dont il parle.



Vous qui êtes sur La Voie, il vous faut comprendre cette noble vérité de la souffrance. Quand elle a été comprise, il vous faut comprendre les causes de la souffrance. Quand elles ont été comprises, ces causes de la souffrance, il faut s'en détacher. Quand vous en êtes détaché, vient la cessation de la souffrance, cessation que vous devrez constater par vous-même. Quand vous l'aurez constaté, vous devrez continuer de pratiquer.



Mes frères, tant que cette révélation, et la connaissance de cette noble vérité, ne furent pas clarifiées en moi, dans toute leur pureté, je ne pouvais pas me dire éveillé. Cependant, mes frères, lorsque cette compréhension et cette connaissance furent clarifiées en moi dans leur pureté, j'ai pu me dire éveillé (par moi-même*) à La Connaissance et une certitude profonde a jailli en moi. Cette Libération est inébranlable. Cette vie est la dernière. Il n'y aura plus de renaissance. »


* La précision que donne Gautama, « par moi-même » confirme qu'il est un « samyaksambuddha » (bouddha pur et parfait). Selon la terminologie bouddhiste. Ceci dit il n'empêche que la sadhhana qu'il a observé, pour y arriver, a été celle que son maître, Mahàvîra, lui a enseigné. Les techniques de méditation, ; dont celle qui la conduit à l'éveil, lui ont été enseignées.



Ainsi parla le bouddha Shakyamuni. Les cinq moines, heureux, se réjouirent de ses paroles. A partir de ce moment là, le bouddha Shakyamuni fut le maître de ses anciens compagnons et il leur enseigna La Voie (du milieu). Mahàvîra était mort à l'âge de 72 ans et ses anciens disciples jaïns se trouvaient sans maître éveillé. Certains, comme les cinq de ce sutta, ont suivi Gautama, après son éveil, mais la majorité a suivi un nouveau maître jaïn, qui n'était pas un éveillé.



La vie de Mahàvîra semble avoir été la même que celle du bouddha Gautama : sa jeunesse royale, comme prince Kshatriya, dans la même région du nord de l'Inde que Gautama et a atteint la moksha, comme Gautama. Gautama, le bouddha historique, était Jaïn, pas bouddhiste ! Mais une fois qu'il est devenu un éveillé, il a fondé sa propre « école » mystique et ce n'est qu'après sa mort, que ses disciples sont devenus bouddhistes.



Gosala, le fondateur du mouvement mystique Ajivika, a été élève de Mahàvîra, en même temps que Gautama, mais a quitté ce maître car il n'était pas suffisamment concentré sur la sadhana que l'enseignement de Mahàvîra imposait.




Mahàsatipatthàna Sutta



Grand discours sur l'instauration de la méditation




Rappel : ces écritures, comme toutes les écritures traitant de La Voie, ne sont pas suffisantes. Elles ne sont pas des modes d'emploi qu'il suffirait de lire pour reproduire l'expérience relatée et atteindre ce que le bouddha gautama désignait par « la réalisation du propos de la vie ». La Voie du bouddha, La Voie de Lao-Tseu, La Voie de Krishna, La Voie de Jésus, La Voie de Patanjali nécessitait une initiation pour y marcher, la Révélation de techniques de méditation particulières non explicables par écrit. Cette initiation est donnée par un maître spirituel authentique et vivant. Ces écritures ne sont que la narration d'un parcours spirituel de maîtres du passé. Elles sont juste un sujet d'inspiration.



 

Table des matières




Première partie : le corps



A. La respiration
B. Les postures
C. La pleine conscience (Sampajanna)
D. La répugnance du corps
E. Les éléments matériels
F. L'observation d'un charnier

Deuxième partie : observation des sensations


Troisième partie : observation de l'esprit

Quatrième partie : observation des phénomènes mentaux



A. Les entraves
B. Les accumulations (khandhas)
C. Les sphères des sens
D. Les facteurs de l’Éveil
E. Les nobles vérités
1. La vérité du mal-être
2. La Vérité de la Cause et de la cessation de la Souffrance
3. La Vérité de La Voie

Les résultats de l'établissement de l'attention



Introduction




Un jour, le Bouddha séjournait parmi les Kurus*, à Kammàsadhamma, une de leurs villes. En cette occasion, le fortuné s'adressa aux dévots de sa Sangha*.


* Cette famille des Kurus est célèbre dans un autre livre spirituel : la Bhagavad-Gîtâ.

* Sangha : Communauté (ou ashram) où vivaient les moines suivant le Bouddha (bhikkous) que j'ai nommé « dévots » dans cette version pour simplifier. Les bhikkous avaient prononcé des vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.



Voici la voie parfaite pour échapper aux ténèbres de l'ignorance, à la souffrance de l'illusion. Voici La voie parfaite pour marcher sur le sentier de la vérité et pour la réalisation du propos de la vie, la Libération, par l'Observance*.


* Des pratiques de la voie parfaite ou Sadhàna.



Pour vous, dévots, voici comment il vous faut être : un dévot est enthousiaste, concentré, avec une intelligence pleine d'entendement, attentif au corps subtil dans le corps grossier, ayant dépassé les désirs et l'aversion de l'illusion. Cette posture s'exerce aussi vis à vis des sensations et des fluctuations du mental.



Première partie



Le corps



A/La respiration



Comment un dévot, un pratiquant médite t-il sur le corps subtil dans le corps grossier ?



Un dévot, un pratiquant doit trouver un endroit calme et isolé et s’asseoir les jambes croisées, le corps droit et fixe, dans une posture confortable qu'il peut garder longtemps. Il fixe alors son attention dans son masque* et il inspire, puis expire. Il doit garder son attention parfaitement fixée sur l'inspiration et sur l'expiration.


* Le masque est l'ensemble nez-sinus où l'air passe et résonne.



Le méditant se concentre sur son inspiration, pleinement conscient qu'il inspire, que l'air pénètre son corps, emplissant ses poumons. Il se concentre sur son expiration, pleinement conscient qu'il expire, que l'air quitte son corps, vidant ses poumons.



Le méditant doit être complètement attentif et avoir pleinement conscience de sa respiration, qu'il inspire et expire longuement ou brièvement. Ainsi il travaille à rester sur le souffle en toute conscience. Il reste parfaitement immobile, jusqu'à ce que son corps et son esprit se soient calmés.



Toutes les sensations, les impressions, les phénomènes qui apparaissent et disparaissent dans son corps sont perçues sans s'y arrêter, en gardant son attention attachée au souffle et non identifié au corps jusqu'à ce qu'il considère le corps dans sa vraie nature, sans attachements. Percevant le corps tout entier il inspire et il expire, en restant concentré sur le souffle, ainsi médite-t-il.



Ainsi le méditant se concentre sur le corps subtil, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans le corps grossier comme dans le corps subtil, les sensations, les impressions, les phénomènes qui viennent et qui s'en vont ou les deux à la fois. Maintenant sa méditation est établie, le constat : « Voici le corps ! » est fait sans autre pensée.



De cette façon le méditant demeure détaché du monde, voici comment il perçoit le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la conscience.


Cette description de la méditation sur le souffle est loin du pranayama tel qu'enseigné aujourd'hui. La technique du Saint-Nom de La Voie est telle que celle décrite ici,à un détail prés, un détail essentiel que le Bouddha n'expliquait pas en publique mais seul à seul avec celui, celle qu'il initiait. C'est ainsi encore aujourd'hui.



B/Les postures



Le pratiquant fait tout en conscience ; qu'il marche, qu'il se tienne debout ou assis ou couché, quelle que soit la position dans laquelle il dispose son corps, il en a pleinement conscience.



Ainsi appréhende-t-il le corps subtil dans le corps grossier, sa Conscience étant à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit les phénomènes corporels qui apparaissent et disparaissent ou les deux à la fois. Maintenant sa conscience est établie. Le constat : « Voici le corps ! » est fait sans autre pensée.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.


C/La pleine conscience (Sampajanna)



Le dévot, le pratiquant est pleinement conscient quoi qu'il fasse ; lorsqu’il va ou qu'il vient, qu’il pose le regard ou le détourne, lorsqu’il se penche ou s’étire, lorsqu’il porte ses robes ou son bol, lorsqu'il est en train de manger, de boire, de mâcher ou de savourer, lorsqu’il répond aux besoins naturels, qu’il soit en train de marcher, qu’il soit debout, assis, en train de parler ou silencieux, il le fait en toute conscience.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



D/La répugnance du corps



Un dévot, un pratiquant réfléchit à propos de ce corps recouvert d’une peau et rempli d’impuretés de toutes sortes, en partant de la plante des pieds jusqu'au sommet du crane et du sommet du crane jusqu'à la plante des pieds et il pense : « Dans ce corps, il y a des cheveux, des poils, des ongles, des dents, une peau, de la chair, des tendons, des os, de la moelle, des reins, un cœur, un foie, des poumons, des intestins, le mésentère, l’estomac et son contenu, des fèces, de la bile, de la flegme, du pus, du sang, de la graisse, des larmes, du gras, de la salive, du mucus nasal, du fluide synovial et de l’urine. »



Le dévot, le pratiquant considère le corps comme s’il s'agissait d'un sac à deux ouvertures, plein de différents types de graines et de haricots, telles que des grains de riz brut, des haricots mung, des haricots blancs, du sésame et du riz décortiqué, et qu’après avoir ouvert ce sac, il examinerait d'une vue perçante son contenu en disant : « Voici un grain de blé brut; ceci est un haricot mung; voici un haricot blanc; ceci est une graine de sésame; voici du riz décortiqué. » Sans sentiment particulier, comme on considère un objet.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.






E/Les éléments matériels


Un dévot, un pratiquant réfléchit sur ce corps, quelle que soit la manière dont il est placé ou disposé, en le considérant par rapport aux caractéristiques de chaque élément qui le constitue : « Dans ce corps, il y a l’élément Terre, il y a l’élément Eau, il y a l’élément Feu, et il y a l’élément Air. »



De la même manière qu’un habile abatteur de vaches, ou son apprenti, ayant abattu une vache et l’ayant divisée en parties, se tiendrait assis à la jonction de quatre routes; de cette même manière, un dévot, un pratiquant réfléchit sur son corps.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



F/L'observation d'un charnier



Lorsqu’un dévot, un pratiquant voit un cadavre dans un charnier, dévoré par les corbeaux, les vautours, les faucons, les hérons, les chiens, les tigres, les léopards, les chacals, dévoré par toutes sortes de créatures, considérant son propre corps, il pense : « En effet, ce corps est de la même nature, il deviendra comme cela et ne peut y échapper. » De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



Deuxième partie



Observation des sensations



Comment un dévot, un aspirant observe-t-il les sensations grossières et subtiles ?



Lorsqu’il ressent une sensation agréable ou désagréable, ou les deux à la fois, que cette sensation soit ni agréable ni désagréable, qu'il s'y attache ou non, le dévot, le pratiquant en a pleinement conscience.


Ainsi il perçoit les sensations grossières comme subtiles, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit les sensations, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les sensations ! »



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



Troisième partie



Observation de l'esprit




Un dévot, un pratiquant comprend objectivement l'esprit des gens, sans interprétation ni sentiments particuliers. Que ce soit esprit en proie à l’avidité ou libéré de l’avidité, un esprit en proie à l’aversion ou libéré de l’aversion, un esprit en proie à l'illusion ou libéré de l'illusion, un esprit calme, un esprit dispersé, un esprit élevé ou non élevé, un esprit surpassable ou insurpassable, un esprit absorbé dans la béatitude, un esprit éparpillé, un esprit libéré ou non libéré, il les considèrent parfaitement pour ce qu'ils sont.



Ainsi il perçoit l'esprit apparent comme l'esprit subtil, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans l'esprit, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise « Voici l'esprit ! »



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.

 

 


Quatrième partie



Observation des phénomènes mentaux



A/Les entraves



Un dévot, un pratiquant observe les phénomènes mentaux selon les cinq entraves*.


* Le désir sensoriel ; l'insatisfaction, la paresse et la torpeur, l'agitation mentale et les remords et enfin le doute. (NB : on parle ici de méditation, pas de la vie quotidienne hors méditation)



Un dévot, un pratiquant, lorsque le désir sensuel est présent en lui, comme lorsqu'il est absent, le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment le désir sensuel, qui n’est pas encore apparu en lui, vient à apparaître et comment il est éradiqué et n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Lorsque l’aversion est présente ou absente en lui, il le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment l’aversion, qui n’est pas encore apparue en lui, vient à apparaître et comment elle est éradiquée et n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Lorsque la paresse et la torpeur sont présentes ou absentes en lui, il le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment la paresse et la torpeur, qui ne sont pas encore apparues en lui, viennent à apparaître et comment elles sont éradiquées et n’apparaîtront plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Lorsque l’agitation mentale et les préoccupations sont présentes ou absente en lui, il le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment l’agitation mentale et les préoccupations, qui ne sont pas encore apparues en lui, viennent à apparaître et comment elles sont éradiquées et n’apparaîtront plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Un dévot, un pratiquant, lorsque le doute est présent ou absent en lui, le comprend parfaitement. Il comprend parfaitement comment le doute, qui n’est pas encore apparu en lui, vient à apparaître et comment il est éradiqué et n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.

Ainsi il constate les phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les phénomènes mentaux ! »



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont il appréhende le corps subtil dans le corps grossier. Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



B/Les accumulations (Khandhas)



Un dévot, un pratiquant perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport avec les cinq accumulations d'attachements.



Un dévot, un pratiquant comprend parfaitement : telle est la matérialité du corps, telle est l’apparition de la forme et l’extinction de la Forme.



Telle est la sensation ressentie, telle est l’apparition et l'extinction de la sensation. Telle est la conscience qui perçoit, telle est l’apparition et l'extinction de la perception.



Telles sont les constructions mentales, telle est l’apparition et l'extinction des constructions mentales. Telle est la conscience qui perçoit, telle est l’apparition et l'extinction de la conscience.



Ainsi il perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les phénomènes mentaux ! » Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la conscience.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un dévot perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport avec les cinq accumulations.


C/Les sphères des sens



Comment un dévot, un pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux en rapport avec les six sphères sensorielles internes et externes ?



Un dévot, un pratiquant comprend l’œil, il comprend l’objet visible et la servitude qui apparaît à cause d’eux. Il comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître et comment elle est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Il comprend les oreilles, le son et la servitude qui apparaît à cause d'eux. Il comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Il comprend le nez, les odeurs et la servitude qui apparaît à cause d’eux. Il comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Il comprend la langue, le goût et la servitude qui apparaît à cause d’eux deux. Il comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître et comment la servitude, qui est maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Il comprend le corps, le toucher et la servitude qui apparaît à cause d’eux. Il comprend comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.



Il comprend l’esprit, les phénomènes mentaux et la servitude qui apparaît à cause d’eux deux. Il comprend parfaitement comment la servitude, qui n’est pas encore apparue, vient à apparaître, comment la servitude, qui est maintenant apparue, est éradiquée, comment cette servitude, qui a maintenant été éradiquée, n’apparaîtra plus dans le futur. Il le comprend parfaitement.

Ainsi il perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les phénomènes mentaux! » Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la Conscience.



De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un dévot perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport avec les six sphères des sens.



D/Les facteurs de l'éveil



Comment un dévot, un pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux en rapport avec les sept facteurs de l'éveil ?



Un dévot, un pratiquant a pleinement conscience lorsque le facteur attention est présent en lui, comme lorsqu'il est absent. Il constate simplement que l'attention est présente ou absente.



Un dévot, un pratiquant quand l'attention, qui n'est pas encore apparue en lui, prend conscience pleinement du moment où cette attention apparaît. Quand cette attention apparue se développe, le dévot en a aussi pleinement conscience.



Un dévot, un pratiquant fait ce même constat pour les sept facteurs d'éveil : l'observation, la constance, ravissement, sérénité, concentration , équanimité. Un dévot, un pratiquant a pleinement conscience de chacun de ces facteurs d'éveil qu'il soit présents en lui ou absent. Il constate simplement sa présence ou son absence.



Un dévot, un pratiquant quand un facteur, qui n'est pas encore apparu en lui, prend conscience pleinement du moment où ce facteur apparaît. Quand ce facteur apparu se développe, le dévot, le pratiquant en a aussi pleinement conscience.



Ainsi il perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils, de l'intérieur ou de l'extérieur ou encore les deux en même temps. Ainsi, il perçoit, dans les phénomènes mentaux, les phénomènes d’apparitions ou d'extinction ou les deux à la fois. Maintenant il réalise : « Voici les phénomènes mentaux! » Ainsi, il développe sa concentration à un tel degré qu’il ne reste plus que la conscience.


De cette façon le dévot, le pratiquant demeure détaché du monde, voici la manière dont un dévot, un pratiquant perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport avec les facteurs de l'éveil.



E. Les nobles vérités



Comment un dévot, un pratiquant perçoit-il les phénomènes mentaux grossiers et subtils en rapport avec les quatre nobles vérités ?



Un dévot, un pratiquant a pleinement conscience, sans interprétation personnelle du mal-être et de ses origines et de sa cessation comme de La Voie qui mène à cette cessation.



1. La vérité du mal-être



Qu'est-ce que la noble vérité du mal-être ?



La naissance, la vieillissement est mal-être, la maladie, la mort, le chagrin, la lamentation, la douleur, la souffrance et la détresse sont mal-être, l’association avec ce que l’on n’aime pas, la séparation d’avec ce que l’on aime, ne pas obtenir ce que l’on désire est mal-être ; en bref, les cinq accumulations d'attachements* sont mal-être.


*Matière/ressenti/perception/concepts/mental



Qu'est-ce que la naissance ? Lorsqu'il y a naissance, pour toutes les sortes d'êtres, quelle que soit leur existence, leur conception, le moment de leur naissance, leur devenir, la manifestation de ce qui les constitue, l'acquisition de leurs facultés sensorielles, voici ce qu'on appelle la naissance.



Qu'est ce que le vieillissement ? Il y a vieillissement, pour tous les êtres, quelle que soit leur existence, lorsqu'ils deviennent frêles et décrépits, qu'ils perdent leurs dents, qu'ils deviennent gris et ridés, que leur temps de vie diminue, que leurs facultés sensorielles diminuent, voici ce qu'on appelle le vieillissement.



Qu'est-ce que la mort ? Lorsqu'il y a disparition et trépas, pour tous les êtres, quelle que soit leur existence, leur désintégration, leur disparition, leur mort, la plénitude de leur temps de vie, la dissolution de tout ce qui les a constitué, la dissociation du corps, la destruction de leur vitalité, voici ce qu'on appelle la mort.



Qu'est-ce que le chagrin ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes sortes de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel état d'esprit douloureux, par le chagrin, les pleurs, l'affliction intérieure, voici ce qu'on appelle chagrin.



Qu'est-ce que la lamentation ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes sortes de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel état d'esprit douloureux, par les hurlements et les pleurs, par des sanglots, des hurlements profonds, voici ce qu'on appelle la lamentation.



Qu'est-ce que la douleur ? Lorsqu'il y a quelque sorte de douleur physique, quelque sorte de déplaisance physique, ou quelque sorte de sensation douloureuse ou déplaisante à la suite d'un contact physique, voici ce qu'on appelle la douleur.



Qu'est-ce que la souffrance ? Lorsqu'il y a quelque sorte de douleur mentale, quelque sorte de déplaisance mentale, ou quelque sorte de sensation douloureuse ou déplaisante à la suite d'un contact mental, voici ce qu'on appelle la souffrance.



Qu'est-ce que la détresse ? Lorsque quelqu'un est affecté par différentes sortes de pertes et de malchances, qui sont suivies par tel ou tel état d'esprit douloureux, par les tribulations, par la détresse, par l'affliction avec détresse, par l'affliction avec profonde détresse, voici ce qu'on appelle la détresse.



Qu'est-ce que le mal-être du à l'association à ce que l'on n'aime pas ? Lorsqu'on trouve des objets de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher, ou de l'esprit déplaisants, désagréables ou repoussants, ou lorsqu'on trouve qu'il y a des personnes souhaitant son malheur, sa ruine, des difficultés, ou son insécurité ; si on rencontre, on entre en contact ou on se trouve associé avec elles, voici ce qu'on appelle le mal-être du à l'association avec ce que l'on n'aime pas.



Qu'est-ce que le mal-être du à la séparation d'avec ce que l'on aime ? Lorsqu'on trouve des objets de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher, ou de l'esprit plaisants, agréables ou attirants, ou lorsqu'on trouve qu'il y a des personnes souhaitant son bonheur, sa prospérité, son confort ou sa sécurité, comme mère et père, frère et sœur, amis et collègues ou proches ; si on est dissocié, on ne rencontre pas, on n'entre pas en contact ou on ne se trouve pas associé avec elles, voici, ce qu'on appelle le mal-être du à la séparation d'avec ce ce que l'on aime.


Qu'est-ce que le mal-être de ne pas obtenir ce que l'on désire ? Chez les êtres qui sont soumis à la naissance, le désir apparaît : « Oh, vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la naissance ! Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de naissance pour nous ! » Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir et ne pas obtenir ce que l'on veut est mal-être.


Chez les êtres qui sont soumis à la vieillesse, le désir apparaît : « Oh, vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la vieillesse ! Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de vieillesse pour nous ! » Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas obtenir ce que l'on veut est mal-être.



Chez les êtres qui sont soumis à la maladie, le désir apparaît : « Oh, vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la maladie ! Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de maladie pour nous ! » Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas obtenir ce que l'on veut est mal-être.



Chez les êtres qui sont soumis à la mort, le désir apparaît : « Oh, vraiment, que nous ne soyons pas soumis à la mort ! Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de mort pour nous ! » Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas obtenir ce que l'on veut est mal-être.



Chez les êtres qui sont soumis au chagrin, à la lamentation, à la douleur, à la souffrance ou à la détresse, le désir apparaît : « Oh, vraiment, que nous ne soyons pas soumis au chagrin, à la lamentation, à la douleur, à la souffrance ou à la détresse ! Oh, vraiment, qu'il n'y ait plus de chagrin, de lamentation, de douleur, de souffrance ou de détresse ! » Mais ceci ne peut être obtenu par simple désir ; et ne pas obtenir ce que l'on veut est mal-être.



Comment, en bref, les cinq accumulations d'attachements sont-ils souffrance ? L'attachement à la matière, aux perceptions, aux concepts, au mental est mal-être. Ceci, en bref, est appelé souffrance due aux cinq accumulations d'attachements.



Ceci est la Noble Vérité de la Souffrance.



Je veux vous redire que Bouddha s'adressait aux dévots qui vivaient dans des communautés de moines ayant prononcé des vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. Les préceptes qui leur sont adressés ne sont pas tous adressés aux laïques vivant normalement dans le monde.


2. La vérité de la cause et de la cessation de la souffrance



Qu'est-ce que la noble vérité de la cause de la souffrance ?



C'est le désir qui apparaît encore et encore, qui est profondément liée au plaisir et qui trouve de la satisfaction ici et là. C'est-à-dire, le désir des plaisirs sensuels, le désir de renaître de façon répétée et le désir de la Libération. Mais où le désir apparaît-il et où s'établit-il ?



Partout où il y a dans le monde quelque chose d'attirant et d'agréable le désir apparaît et s'établit.



Mais qu'est-ce qui, dans le monde, est attirant et agréable ? Voir le monde, entendre les sons du monde, sentir ses parfums, ses odeurs, le goût des choses, le corps tout entier et l'esprit, l'intelligence sont attirants et agréables et là le désir apparaît et s'établit.



Les formes visibles du monde, les sons du monde, les parfums et les odeurs du monde, ses goûts, les sensations du corps et ce que l'esprit, l'intelligence produisent, tout cela est attirant et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé*.


* Durant la méditation.



La conscience du regard, de ce que l'on entend, de ce que l'on sent, de ce que l'on goûte, la conscience du corps tout entier et la conscience mentale, tout cela est attirant et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé.



Ce que l'on ressent quand on voit, que l'on entend, que l'on sent, que l'on goûte est attirant et agréable, Les sensations apparaissant lors des contacts corporels, comme celles que suscitent les rencontres mentales, tout ceci est attirant et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé.



La perception des formes visibles, matérielles, celle des sons, des odeurs, des goûts, des sensations corporelles et des contenus de l'esprit est attirante et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé.



La réaction mentale aux formes visibles, aux sons, aux odeurs, aux goûts, aux sensations corporelles et aux contenus de l'esprit est attirante et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit et doit être repoussé.



L'appétence pour les formes visibles, pour les sons, les odeurs, les goûts, les sensations corporelles et pour les contenus de l'esprit est attirante et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit, il doit être éradiqué et anéanti et doit être repoussé.



La formation de pensées à propos des formes visibles, des sons,des odeurs, des goûts, des sensations corporelles et des contenus de l'esprit est attirante et agréable ; là, le désir apparaît et s'établit. L'attention portée à ces pensées est attirante et agréable, là, le désir apparaît et s'établit, il doit être repoussé.



Pour s'unir à l'absolu, dans la méditation, il faut l'extinction complète et la cessation du désir, son abandon, la libération du désir, ne lui laissant plus aucune place.



Ceci est la Noble Vérité de la Cessation de la Souffrance.



3. La Vérité de La Voie



Qu'est-ce que la Vérité de La Voie menant à la cessation de la souffrance ? C'est l'Octuple Noble Voie, c'est-à-dire : compréhension juste, pensée juste, parole juste, action juste, moyens de subsistance justes, effort juste, attention juste et concentration juste.



La compréhension juste c'est la connaissance de la souffrance, des causes de la souffrance, de la cessation de la souffrance, de La Voie menant à la cessation du mal-être. Ceci est appelé la compréhension juste.



La pensée juste sont les pensées de renonciation, les pensées qui sont libres de l'aversion et de la violence. Ceci est appelé la pensée juste.



La parole juste c'est de s'abstenir de mentir, de calomnier, de médire, de parler durement et s'abstenir des conversations frivoles. Ceci est appelé la parole juste.



L'action juste c'est s'abstenir de tuer, de s'emparer de ce qui ne nous a pas été donné et de la mauvaise conduite sexuelle. Ceci est appelé l'action juste.

Qu'est-ce que les moyens de subsistance justes ? En cela, un dévot, comme vous l'êtes*, ayant abandonné les mauvais moyens de subsistance, gagne sa vie par des moyens justes. Ceci est appelé les moyens de subsistance justes.


* N'oubliez pas que Bouddha s'adressait aux bhikkous qui étaient des moines.



Qu'est-ce que l'effort juste ? En cela, chers dévots, vous devez avoir la volonté d'empêcher l'apparition des états d'esprit malsains qui ne sont pas encore apparus, et pour cela il faut un effort résolu, stimuler votre énergie, y appliquer votre esprit et vous y efforcer.



Un dévot, comme vous l'êtes, génère la volonté d'éradiquer les états d'esprit malsains ayant fait surface en lui, et pour cela il fait un effort résolu, il stimule son énergie, y applique son esprit et s'y efforce.



Il génère la volonté de développer les états d'esprits sains qui ne sont pas encore apparus en lui, et pour cela il fait un effort résolu, il stimule son énergie, y applique son esprit et s'y efforce.



Il génère la volonté de maintenir les états d'esprit sains ayant fait surface en lui, pour ne pas les laisser disparaître, pour les multiplier, les mener à leur pleine maturité et leur plein développement, et pour cela il fait un effort résolu, il stimule son énergie, y applique son esprit et s'y efforce. Ceci est appelé l'effort juste.



Qu'est-ce que l'attention juste ? Un dévot demeure ardent, attentif et pleinement conscient de son impermanence, observant le corps subtil dans le corps grossier, ayant éliminé désir et aversion vis-à-vis du monde.



Le dévot demeure ardent, attentif et pleinement conscient de son impermanence, percevant les sensations grossières et subtiles, ayant éliminé désir et aversion vis-à-vis du monde.



Il demeure ardent, attentif et conscient de son impermanence aussi en discernant l'esprit subtil dans l'esprit grossier, comme leurs contenus, ayant éliminé désir et aversion vis-à-vis du monde. Ceci est appelé l'attention juste.



Qu'est-ce que la concentration juste ? Un dévot relativement détaché de la sensualité, des états mentaux malsains, entre et demeure dans le premier Dhyàna, la méditation profonde, qui est accompagné de satisfaction, d'exaltation et de la persistance de la pensée*.


*vitakka-vicāra


Avec l'apaisement de la persistance de la pensée, le dévot entre et demeure dans la seconde étape de la méditation profonde, qui est accompagnée de tranquillité intérieure, de plaisir, de bonheur et de béatitude engendrés par la concentration, ainsi que par l'unité de l'attention. Il est alors délivré des pensées.

Avec l'atténuation de l'exaltation, demeurant équanime, attentif et pleinement conscient de son impermanence, ressentant le bonheur dans tout le corps, le dévot entre et demeure dans la troisième étape de la méditation profonde dont les êtres élevés déclarent : « l'équanimité de l'esprit mène à la sérénité ».



Avec l'abandon du plaisir et de la douleur, après la disparition préalable de la joie et de la tristesse, le dévot entre et demeure dans la quatrième étape de la méditation profonde qui est accompagnée d'une attention parfaite. Ceci est appelé la concentration juste.



Ceci est la Noble Vérité de La Voie menant à la cessation de la souffrance.



Ainsi le dévot demeure en observant les phénomènes mentaux subtils et grossiers ou il demeure observant les contenus de l’esprit dans les phénomènes mentaux extérieurement, ou à la fois intérieurement et extérieurement.



Ainsi, il demeure en observant le phénomène d’apparition et d'extinction dans les phénomènes mentaux subtils et grossiers, intérieurement et extérieurement. Maintenant sa méditation est établie : "Voici les phénomènes mentaux !"



Ainsi, il développe son attention à un tel degré qu’il ne reste plus qu’une simple compréhension accompagnée d'une simple attention. De cette façon le dévot demeure détaché du monde, voici la manière dont un dévot perçoit les phénomènes mentaux grossiers comme subtils en rapport avec les quatre nobles vérités.



4. Les résultats de l'établissement de l'attention



En vérité quiconque pratique ce quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant sept ans, peut s'attendre à l'un des deux résultats suivants : dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.



Laissez donc tomber les sept ans, dévots et pratiquants ! Quiconque pratique ce quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant six ans, peut s'attendre à l'un des deux résultats suivants : dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.



Laissez tomber les six ans, laissez tomber les cinq ans, laissez tomber les quatre ans, laissez tomber les trois ans, laissez tomber les deux ans, laissez tomber l'année, dévots et pratiquants. Quiconque pratique ce quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant sept mois, peut s'attendre à l'un des deux résultats suivants : dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.



Laissez tomber les sept mois, dévots et pratiquants, laissez tomber les six mois, laissez tomber les cinq mois, laissez tomber les quatre mois, laissez tomber les trois mois, laissez tomber les deux mois, laissez tomber un mois. Quiconque pratique pendant un demi-mois... Laissez tomber le demi-mois, dévots et pratiquants : quiconque pratique ce quadruple établissement de l'attention de cette manière pendant sept jours, peut s'attendre à un des deux résultats suivants : dans cette même vie la sagesse la plus haute ou, si un substrat d'agrégats subsiste, le stade de partiellement éveillé.



C'est pour cette raison qu'il a été dit que le seul et unique moyen pour la purification des êtres, pour vaincre la peine et les lamentations, pour mettre fin au mal-être et à la douleur, pour marcher sur La Voie de la vérité, pour la Réalisation, c'est le quadruple établissement de l’attention.



Ainsi parla l’Éveillé. Les dévots accueillirent les mots de l’Éveillé avec bonheur.